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Messages : 2 Date d'inscription : 23/06/2008
| Sujet: Santonie ? Dim 29 Juin - 2:09 | |
| - Citation :
- Santonie ?
La Bretagne, la Normandie, la Provence ont un nom. Le pays charentais n’en a pas. Il est singulier qu’une région aussi fortement constituée dans la sensibilité populaire et dans l’histoire que la nôtre, soit anonyme. On dit « les Charentais » ; ou bien l’on énumère l’Aunis, la Saintonge et l’Angoumois… Fortement constituée, cette province des trois soeurs, l’est bien. Fait unique, on y rencontrait dans la préhistoire, une population originale, inconnue ailleurs et possédant une attachante culture : les hommes de Peu Richard. Une salle du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain en Laye leur est consacrée. Leur céramique me fait rêver. Certains vases sortis de leurs mains sont décorés de motifs étranges, mystérieux, évoquant le mouvement des vagues de l’océan, le soleil. D’autres portent des yeux, des yeux ouverts sur la nuit des temps… Les Santons vinrent ensuite. Il reste beaucoup à découvrir sur ces gallo-charentais, habiles navigateurs, commerçants avisés. Je les imagine nouant, bien avant la conquête, des relations commerciales avec les Romains. L’archéologie aérienne a permis depuis quelques années de constater que la densité de leur habitat était infiniment plus grande que nous le soupçonnions, dans notre région, y compris dans la frange marécageuse. Les Santons furent vite romanisés et Mediolanum devint la capitale de l’Aquitaine. On peut déchiffrer dans l’admirable musée lapidaire de Lyon, l’inscription retrouvée au fond d’un puits et qui rappelle que c’est un de nos lointains ancêtres de Saintes qui offrit à l’Empire, le cirque dans lequel fut martyrisée la touchante petite Blandine. Ce peuple qui occupait très exactement le territoire de l’actuel pays charentais est encore, c’est vrai, mal connu. Des trouvailles récentes n’ont fait qu’accroître l’énigme. Le « complexe industriel » mis au jour aux Minimes a brusquement bouleversé toutes les connaissances que l’on pouvait avoir sur les origines de La Rochelle. Son antiquité serait donc infiniment plus grande que ne l’imaginaient les historiens. Pythéas aurait fort bien pu, au cours de son long voyage vers les mines d’étain de Bretagne, y faire escale. Les vicissitudes de l’histoire et les exigences de l’administration laïque ou religieuse, ont morcelé l’ancienne Santonie gallo-romaine. L’Angoumois s’est d’abord constitué autour de l’acropole d’Angoulême ; puis ce fut le tour de l’Aunis. Ici comme ailleurs, la Révolution a taillé les départements sans se soucier des frontières historiques. On a exclu Mauzé de la Charente-Inférieure et on a offert à la Charente des fragments de Périgord et de Limousin. En dépit de ce charcutage, la vieille Santonie n’a pas disparu. On en retrouve toujours les limites : ce sont celles qu’atteignent les vignes du cognac. A l’intérieur de ce domaine magique des ceps et de l’alambic, tout le monde se reconnaît dans le même parler, celui de Burgaud des Marets, de Goulebenéze, de Doussinet ou d’Odette Comandon… Puiqu’il est question de langage, comment ne pas être frappé par les affinités - si ce n’est plus - que l’on observe entre les écritures d’Agrippa d’Aubigné, de Loti, de Fromentin, de Chardonne, de Jacques Delamain, de bien d’autres écrivains et poètes charentais ? Même musique, même lyrisme feutré, même obsession de l’harmonie… Comment ne pas constater également que les monuments des XIème et XIIème siècles, des deux côtés de la lente Charente, chantent, pour notre bonheur, le même alléluia ? Le chanoine Tonnelier, cet admirable historien d’art, l’a démontré : il existe un style roman particulier à notre pays sans nom, allègre, gracieux, souriant. Arrivant de Poitiers on est frappé par la beauté du portail principal d’Aulnay de Saintonge. C’est vrai il parle poitevin. Si l’on se retourne, sortant par le portail ouest, on est stupéfait d’observer que celui-ci est « bien de Saintonge ». Dans ce sanctuaire, dont les merveilles me hantent, on passe donc la ligne. Le franchissement d’une frontière est évident lorsqu’on pénètre dans le pays charentais. Je le perçois chaque fois qu’il m’arrive de m’y rendre. Brusquement on remarque : « Nous voilà donc en Saintonge »… L’impression est vive, évidente, mais à quoi tient-elle ? A des riens qui nous font battre le coeur. Les murs s’éclaircissent, les palmiers chinois se font nombreux dans les jardins, l’horizon commence à grisailler doucement, mais surtout, la lumière est plus vive, plus nuancée, plus subtile. Tous ces signes vont croissant au fur et à mesure qu’on se rapproche du Pertuis. Dans les îles, enfin, le mélange explose. Tout éclate, crépite, pétille. Tout est porté à l’extrême. 33 L’impression que l’on éprouve subitement de quitter un monde pour entrer dans un autre n’a rien d’une illusion. La frontière correspond, d’ailleurs, à une autre ligne de partage, plus importante encore, celle qui sépare le Nord du Midi. Ce n’est pas sur la Loire que se fait le changement, mais entre Vienne et l’anse de l’Aiguillon. Au-delà, chantent les dernières cigales. Au-delà on parle - ou on a parlé - d’oc. Il ne s’agit évidemment pas d’un pointillé sec, mais d’une modification lente des décors. Il y a certes cousinage entre amateurs de cagouilles et mangeurs de lumas : pourtant je n’éprouve aucunement l’impression d’être chez moi à Luçon, Parthenay ou Chatellerault. Charentais, en revanche, par nombre de traits, de goûts, d’intérêts, je me sens du sud-ouest et non du centre-ouest agricole. Oui, cet espace d’entre Sèvres et Gironde constitue bien une entité, un pays original plus girondin que médian, que ceux qui l’habitent et qui l’aiment, reconnaissent à mille signes. Il ne lui manque qu’un nom plus précis et plus académique que « les Charentes », pour le désigner, c’est vrai. Au fond est-ce aussi certain ? Pourquoi en chercher un autre que celui qui nous vient de notre plus lointain passé : Santonie ? Jean PRASTEAU. 1985 Vive la Santonie ! | |
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Beurnant Invité
| Sujet: Santonie !!!! Mar 1 Juil - 14:12 | |
| Ne vous cachez pas derriere la santonie ! Avez vous si honte d'être qui vous êtes pour ainsi ne pas vous présenter ? La santonie que vous citez ici est une grande et belle licence poëtique d'un vrai et grand esprit de Saintonge. Elle n'a rien a faire entre vos mains noueuses , illustrée par votre gastéropode au foulard de pirate et aux dents carnivores . Puisque vous recherchez un drapeau a dresser face au lion picton, citez Mein Kampf ou le petit livre rouge et non pas Prasteau qui n'a rien a faire avec vos extrémismes et vos fanatismes . N'entachez pas non plus la symbolique de l'escargot qui est et doit rester une image de calme , de placidité et de sagesse paysanne. Vous benéficiez du droit incontestable de dire et de polémiquer sur votre forum , ne refoulez pas vos pulsions schizophrènes , pas de masque , pas de faire semblant , vous trouverez nombre de clients pour votre « Forum » ! Construisez votre château dans les nuages et suivant Jérôme Laurence , dans ces chateaux , le psychotique y vit et le psy en touche les loyers Je m'en écarte donc et a tout jamais – Beurnentio |
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Oscar Invité
| Sujet: Re: Santonie ? Sam 5 Déc - 4:26 | |
| je n'ai rien compris au pourquoi de cette polémique... à quoi Beurnant fait il référence pour justifier ses attaques ? ("Mein Kampf ou le petit livre rouge", "vos extrémismes et vos fanatismes" : ça me semble bien agressif comme attaques à l'encontre d'un forum vide...) |
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